Depuis déjà quelques années, Philippe Moutillet tente de mieux comprendre l’absence des jeunes de sa génération sur la place publique. Alors qu’il vient tout juste de décrocher son diplôme d’études collégiales, en pleine pandémie, il désire faire bouger les choses en éducation. À seulement 19 ans, il publie, pour la rentrée, un étonnant essai afin de prouver aux cégépiens qu’il est possible de se faire entendre.

C’est lors de ses études au Collège de Bois-de-Boulogne en Droit et relations internationales que Philippe comprend que notre système québécois d’éducation, basé sur la performance scolaire, a de nombreuses lacunes. Alors qu’il s’implique dans divers comités et organisations, qu’il tente de faire revivre le journal étudiant et qu’il se questionne sur la place de l’engagement au sein d’une institution, il décide de sonder d’autres étudiants impliqués dans divers cégeps à travers la province afin de mieux comprendre leur réalité. Tout comme Philippe, ils réalisent rapidement qu’ils vivent les mêmes réalités et ils répondent positivement à son invitation pour repenser le cégep à ses côtés.

De l’Abitibi à la Beauce, en passant par Montréal, ce sont 23 étudiants de 16 cégeps différents qui s’impliqueront dans ce projet. Tous ensemble, ils désirent valoriser l’engagement étudiant, modifier la cote R – si anxiogène pour les cégépiens – et mettre en place des initiatives concrètes pour l’environnement dans leur milieu de vie.

Comme s’il les avait entendus, c’est à ce moment que le gouvernement québécois en place nomme une ministre de l’enseignement supérieur. Ils espèrent alors qu’on leur donnera une voix afin de se faire entendre, mais ils seront rapidement déçus. Devant le peu de place qu’on offre aux cégépiens dans les discussions sur l’éducation – même si ces derniers sont les premiers concernés –, Philippe décide donc de publier un Plaidoyer pour une refonte pressante des cégeps afin de repenser l’enseignement supérieur.

Dans cet essai, il se questionne, entre autres, sur le type d’enseignement traditionnel, les relations entre les étudiants et les enseignants, les liens à tisser entre un cégep et son quartier ainsi que la valorisation de la culture et de l’environnement. Il désire donc prendre la parole au nom de sa génération afin de lui montrer qu’elle a le droit et la capacité de le faire.

Alors qu’il étudie présentement en Science politique et philosophie à l’Université de Montréal, Philippe espère que les cégépiens pourront enfin être entendus à leur juste valeur. Ils trouveront certainement en ce dernier un allié de taille pour avancer dans cette voie pour les années à venir.

Pour en savoir plus
Visitez votre librairie préférée cet automne pour vous procurer l’essai de Philippe Moutillet, intitulé Plaidoyer pour une refonte pressante des cégeps, publié chez Marcel Broquet.