En février 2021, Kumbe et Jabari, les deux guépards vedettes du Parc Safari, ont entrepris leur périple en direction de Imire, une réserve située au Zimbabwe. Leur mission ? Contribuer à la survie de leur espèce. C'est la première fois que des guépards, les animaux terrestres les plus rapides au monde, seront réintroduits en Afrique à partir du Canada.

Ce n'est pas un hasard si le Zimbabwe reçoit ainsi deux guépards du Parc Safari, cette espèce étant menacée particulièrement dans ce pays africain, après une chute dramatique de la présence du félin au cours des dernières années.

« L'objectif principal est de repeupler les réserves du Zimbabwe et de participer à la croissance de la diversité génétique de l'espèce, ce qui s'inscrit dans notre mission : protéger, prendre soin, aimer », explique Jean-Pierre Ranger, président du Parc Safari.

Depuis 2013, le Parc Safari participe au Plan de survie des espèces (SSP). Le SSP a été développé par l'Association américaine des Zoos et Aquariums (AZA) en 1981 afin d’aider à assurer la survie des espèces menacées dans la nature. Parfois appelée « élevage en captivité », la pratique implique de nombreuses parties mobiles et des collaborateurs à travers le monde pour sauver une espèce de l'extinction due à la perte d'habitat, à la fragmentation, à la chasse ou à la pêche, au braconnage, à la pollution ou à la maladie.

L’objectif du SSP est d’assurer la survie d’une espèce, en la repeuplant à l’état sauvage, une fois que les animaux nés en captivité ont été correctement dressés pour survivre dans leur habitat naturel. Le guépard, considéré comme l'animal terrestre le plus rapide au monde, est sur le point d'être classé comme une espèce en voie de disparition, avec seulement 7 100 individus à l'état sauvage en 2016.

C’est pourquoi le Parc Safari, en collaboration avec The Aspinall Foundation, dédiée à la conservation des espèces en danger, et la réserve Imire Rhino and Wildlife Conservation du Zimbabwe, travaille sans relâche à la conservation des guépards en tant que membre du Plan de survie des espèces (SSP).

Jabari et Kumbe, nés en juillet 2019 au Parc Safari, se sont préparés et entraînés depuis leur naissance pour leur rôle dans la sauvegarde de leur propre espèce. Les deux frères sont à présent à la réserve Imire, au Zimbabwe, dans le but de débuter leur mission à l'autre bout du monde. Toute la pression repose sur eux.

Pourquoi Jabari & Kumbe?
Plusieurs raisons ont contribué au fait que le guépard doit lutter pour survivre dans la nature. Outre les problèmes d'origine humaine, les guépards sont connus pour ne pas défendre la proie qu’ils ont attrapée, ce qui peut inciter d'autres animaux, tels que les lions ou les hyènes, à voler leurs prises. La survie dans la nature n’est pas aussi simple que l’on pourrait le penser. Cela va bien au-delà de la capacité à chasser sa propre nourriture.

L'une des principales raisons pour lesquelles les guépards sont considérés comme une espèce vulnérable réside dans leur génétique. Les guépards manquent de diversité génétique et sont souvent proie à des anomalies congénitales. Compte tenu du fait que les guépards sont généralement des animaux solitaires, il peut être difficile pour cette espèce de trouver naturellement un bon compagnon avec lequel se reproduire.

Le programme de conservation des guépards du Parc Safari a connu plusieurs succès au cours des dernières années, notamment en étant le berceau des premiers bébés guépards nés au Québec de l’histoire. Selon Nathalie Santerre, directrice zoologique au Parc Safari, seuls 16 à 17 % des guépards en captivité se reproduisent, ce qui rend la conservation des espèces encore plus difficile. « Les guépards sont des félins très stressés et ne sont pas toujours faciles à associer », explique-t-elle. En plus du manque de diversité génétique, le faible taux de fécondité chez les mâles aggrave encore le problème.

Avec le SSP, tout commence par une correspondance génétique. Lorsque des guépards en bonne santé naissent en captivité, leur constitution génétique est suivie et analysée avec la génétique d'autres guépards à travers le monde pour rechercher des correspondances potentielles. Lorsqu'une correspondance est trouvée, les zoos collaborent généralement les uns avec les autres pour regrouper les guépards mâles et femelles dans le but de produire une portée saine. Ensuite, ces petits peuvent potentiellement être sélectionnés pour un entraînement spécial, suivi d'une éventuelle libération dans un environnement semi-sauvage, pour qu’ils se reproduisent avec un solide bagage génétique. « Il ne s’agit pas seulement d’un retour dans la nature. Il s’agit de la survie de l’espèce », déclare Mme Santerre.

En 2013, un guépard nommé Pendo, provenant d'Afrique du Sud, est amené au Parc Safari dans le cadre du SSP. Finalement, Cleo, une femelle lui correspondant, a été trouvée dans un zoo de l'Ontario. Selon Mme Santerre, Cleo n'était intéressée par aucun des mâles qui lui ont été présentés et a été envoyée au Parc Safari en 2016. L'espoir était que Pendo et elle produisent une portée saine d'un point de vue génétique. Grâce à l'expérience et à l'expertise de zoologistes telles que Violaine Garant et Julie Brunelle, Cleo et Pendo ont eu deux portées à ce jour.

C’est en 2019, lors de leur dernière portée, que Jabari et Kumbe ont vu le jour. Il s'avère que les deux frères se sont tous deux qualifiés très haut sur la liste des génétiques convoitées pour conserver l'espèce. « Cela signifie essentiellement qu'ils proviennent d’une lignée très solide en termes de génétique globale et de santé », explique Mme Brunelle. « De nombreux guépards ont des problèmes de santé liés à leur système digestif et immunitaire, mais Jabari et Kumbe correspondent vraiment aux marqueurs d'une génétique solide. »

Selon Mme Garant, de nombreux guépards ne vivent qu'entre sept et neuf ans et atteignent rarement dix ans. « C’est pourquoi il est si important de continuer la lignée génétique », explique-t-elle. « Même lorsqu'ils parviennent à s'accoupler, les petits peuvent souvent avoir des défauts génétiques ou sont incapables de prendre soin d'eux-mêmes, et parfois ils ne survivent pas. » Au Parc Safari, les zoologistes peuvent avoir besoin d'intervenir en nourrissant un bébé au biberon pour des raisons médicales ou si la mère se distancie.

Le rôle de Mme Brunelle consiste à aider les guépards mâles et femelles à se familiariser, tout en étudiant le comportement de la femelle lorsque celle-ci est prête à s’accoupler. Elle précise que même si les guépards sont un bon match, il n'y a aucune garantie que la femelle accepte les mâles potentiels qui lui sont présentés.

Heureusement, Pendo et Cleo se sont bien entendus, et Jabari et Kumbe ont été sélectionnés afin de suivre une formation spéciale pour qu'ils puissent être des acteurs clés dans la conservation de leur espèce. À présent, les deux frères viennent tout juste d’entamer leur plus grande aventure au Zimbabwe : faire la connaissance de leur nouvelle maison, dans un environnement semi-sauvage, sous les yeux attentifs et vigilants des collaborateurs du SSP.

Transférer Jabari et Kumbe avec succès en Afrique, c'est comme appuyer sur le bouton de réinitialisation de la génétique d'une espèce. Maintenant que les frères commencent à survivre et à s'épanouir dans leur nouvel habitat, ils sont susceptibles de se reproduire et de maintenir une forte lignée génétique.

Entraînement et préparation
Même si Jabari et Kumbe ont tout pour eux du point de vue génétique, ils partagent toujours une caractéristique commune chez les guépards : être des mangeurs difficiles. Si vous ajoutez leur système digestif fragile et leur affinité avec les humains… ce n'est tout simplement pas une recette pour survivre dans la nature.

Une grande partie de la formation et de la préparation avant leur voyage en Afrique consistait à modifier les habitudes alimentaires de Jabari et Kumbe. « Nous devions préparer leur système digestif afin que celui-ci s’habitue à ce que les guépards peuvent trouver dans la nature en Afrique », déclare Mme Garant. « Nous devions donc les nourrir de poulets et de lapins entiers, par exemple. »

Parce que Jabari et Kumbe ont été sélectionnés pour retourner à l’état sauvage, l'interaction humaine doit rester minime. C’est un contraste frappant avec certains de leurs frères, sœurs et cousins qui ont été élevés par des humains. Les guépards sont généralement prêts à être seuls à environ 1,5 an, car la période de maternité moyenne se situe entre 18 et 22 mois.

L’automne dernier, Mme Garant et Mme Brunelle ont supervisé la séparation entre les jeunes guépards et leur mère. Lentement, Jabari et Kumbe ont été sevrés des soins de leur mère comme cela se produit naturellement dans la nature. Ils ont ensuite effectué une série de contrôles vétérinaires finaux afin d’assurer qu'ils étaient prêts et aptes à voyager en Afrique.

Mme Santerre s’est acquittée de la tâche ardue de toute la paperasse impliquée dans la préparation du déménagement au Zimbabwe des deux jeunes guépards. Ayant travaillé au Parc Safari durant les 16 dernières années, Mme Santerre est très impliquée dans les efforts de conservation d'espèces. « Notre objectif avec les guépards, et avec tous nos animaux, est de leur donner la meilleure vie possible », stipule-t-elle. « Étant donné que la migration naturelle des animaux n’existe plus, des problèmes génétiques se posent, donc nous agissons afin de contribuer à maintenir une population en bonne santé. »

En libérant Jabari et Kumbe dans un environnement protégé semi-sauvage, leur lignée génétique peut renforcer le futur pool génomique et finalement aider le guépard à éviter l'extinction. Une fois arrivés en Afrique, les deux guépards ont entamé leur formation de retour à l’état sauvage. « Maintenant arrivés à Imire, Kumbe et Jabari ont fait 60 jours de quarantaine afin de s'habituer à leur nouvel environnement, sous le soleil africain. Ils sont introduits à la chasse graduellement avant d'être relâchés dans une réserve de 4 500 hectares. À cette étape, leur instinct naturel prend le dessus. Ils sont suivis de près et des suppléments leur sont offerts, si nécessaire », explique Mme Santerre.

Au fur et à mesure que leurs gardiens en Afrique élargiront l'espace dans lequel ils pourront librement se déplacer, Jabari et Kumbe apprendront à se défendre et à marquer leur territoire. « Comme il s’agit d’un environnement semi-sauvage, il n’y aura ni lions, ni léopards, ni autres prédateurs », déclare Mme Garant. « Ils ont accès à de petites proies qu’ils peuvent capturer seuls. »

Regarder vers l’avant
Mme Garant et Mme Brunelle disent que les deux guépards - bien qu'ils partagent les mêmes gènes convoités - ont leurs propres caractéristiques distinctes. Jabari est considéré comme un fonceur et ne craint pas la présence des humains. Il est également le plus gros des deux, pesant environ 90 livres. C’est un explorateur et son frère Kumbe n’est jamais loin derrière. Kumbe est plutôt un chat décontracté et joueur, très curieux, qui aime analyser et comprendre tout ce qui se passe autour de lui.En février 2021, Kumbe et Jabari, les deux guépards vedettes du Parc Safari, ont entrepris leur périple en direction de Imire, une réserve située au Zimbabwe. Leur mission ? Contribuer à la survie de leur espèce. C'est la première fois que des guépards, les animaux terrestres les plus rapides au monde, seront réintroduits en Afrique à partir du Canada.

Ce n'est pas un hasard si le Zimbabwe reçoit ainsi deux guépards du Parc Safari, cette espèce étant menacée particulièrement dans ce pays africain, après une chute dramatique de la présence du félin au cours des dernières années.

« L'objectif principal est de repeupler les réserves du Zimbabwe et de participer à la croissance de la diversité génétique de l'espèce, ce qui s'inscrit dans notre mission : protéger, prendre soin, aimer », explique Jean-Pierre Ranger, président du Parc Safari.

Depuis 2013, le Parc Safari participe au Plan de survie des espèces (SSP). Le SSP a été développé par l'Association américaine des Zoos et Aquariums (AZA) en 1981 afin d’aider à assurer la survie des espèces menacées dans la nature. Parfois appelée « élevage en captivité », la pratique implique de nombreuses parties mobiles et des collaborateurs à travers le monde pour sauver une espèce de l'extinction due à la perte d'habitat, à la fragmentation, à la chasse ou à la pêche, au braconnage, à la pollution ou à la maladie.

L’objectif du SSP est d’assurer la survie d’une espèce, en la repeuplant à l’état sauvage, une fois que les animaux nés en captivité ont été correctement dressés pour survivre dans leur habitat naturel. Le guépard, considéré comme l'animal terrestre le plus rapide au monde, est sur le point d'être classé comme une espèce en voie de disparition, avec seulement 7 100 individus à l'état sauvage en 2016.

C’est pourquoi le Parc Safari, en collaboration avec The Aspinall Foundation, dédiée à la conservation des espèces en danger, et la réserve Imire Rhino and Wildlife Conservation du Zimbabwe, travaille sans relâche à la conservation des guépards en tant que membre du Plan de survie des espèces (SSP).

Jabari et Kumbe, nés en juillet 2019 au Parc Safari, se sont préparés et entraînés depuis leur naissance pour leur rôle dans la sauvegarde de leur propre espèce. Les deux frères sont à présent à la réserve Imire, au Zimbabwe, dans le but de débuter leur mission à l'autre bout du monde. Toute la pression repose sur eux.

Pourquoi Jabari & Kumbe?
Plusieurs raisons ont contribué au fait que le guépard doit lutter pour survivre dans la nature. Outre les problèmes d'origine humaine, les guépards sont connus pour ne pas défendre la proie qu’ils ont attrapée, ce qui peut inciter d'autres animaux, tels que les lions ou les hyènes, à voler leurs prises. La survie dans la nature n’est pas aussi simple que l’on pourrait le penser. Cela va bien au-delà de la capacité à chasser sa propre nourriture.

L'une des principales raisons pour lesquelles les guépards sont considérés comme une espèce vulnérable réside dans leur génétique. Les guépards manquent de diversité génétique et sont souvent proie à des anomalies congénitales. Compte tenu du fait que les guépards sont généralement des animaux solitaires, il peut être difficile pour cette espèce de trouver naturellement un bon compagnon avec lequel se reproduire.

Le programme de conservation des guépards du Parc Safari a connu plusieurs succès au cours des dernières années, notamment en étant le berceau des premiers bébés guépards nés au Québec de l’histoire. Selon Nathalie Santerre, directrice zoologique au Parc Safari, seuls 16 à 17 % des guépards en captivité se reproduisent, ce qui rend la conservation des espèces encore plus difficile. « Les guépards sont des félins très stressés et ne sont pas toujours faciles à associer », explique-t-elle. En plus du manque de diversité génétique, le faible taux de fécondité chez les mâles aggrave encore le problème.

Avec le SSP, tout commence par une correspondance génétique. Lorsque des guépards en bonne santé naissent en captivité, leur constitution génétique est suivie et analysée avec la génétique d'autres guépards à travers le monde pour rechercher des correspondances potentielles. Lorsqu'une correspondance est trouvée, les zoos collaborent généralement les uns avec les autres pour regrouper les guépards mâles et femelles dans le but de produire une portée saine. Ensuite, ces petits peuvent potentiellement être sélectionnés pour un entraînement spécial, suivi d'une éventuelle libération dans un environnement semi-sauvage, pour qu’ils se reproduisent avec un solide bagage génétique. « Il ne s’agit pas seulement d’un retour dans la nature. Il s’agit de la survie de l’espèce », déclare Mme Santerre.

En 2013, un guépard nommé Pendo, provenant d'Afrique du Sud, est amené au Parc Safari dans le cadre du SSP. Finalement, Cleo, une femelle lui correspondant, a été trouvée dans un zoo de l'Ontario. Selon Mme Santerre, Cleo n'était intéressée par aucun des mâles qui lui ont été présentés et a été envoyée au Parc Safari en 2016. L'espoir était que Pendo et elle produisent une portée saine d'un point de vue génétique. Grâce à l'expérience et à l'expertise de zoologistes telles que Violaine Garant et Julie Brunelle, Cleo et Pendo ont eu deux portées à ce jour.

C’est en 2019, lors de leur dernière portée, que Jabari et Kumbe ont vu le jour. Il s'avère que les deux frères se sont tous deux qualifiés très haut sur la liste des génétiques convoitées pour conserver l'espèce. « Cela signifie essentiellement qu'ils proviennent d’une lignée très solide en termes de génétique globale et de santé », explique Mme Brunelle. « De nombreux guépards ont des problèmes de santé liés à leur système digestif et immunitaire, mais Jabari et Kumbe correspondent vraiment aux marqueurs d'une génétique solide. »

Selon Mme Garant, de nombreux guépards ne vivent qu'entre sept et neuf ans et atteignent rarement dix ans. « C’est pourquoi il est si important de continuer la lignée génétique », explique-t-elle. « Même lorsqu'ils parviennent à s'accoupler, les petits peuvent souvent avoir des défauts génétiques ou sont incapables de prendre soin d'eux-mêmes, et parfois ils ne survivent pas. » Au Parc Safari, les zoologistes peuvent avoir besoin d'intervenir en nourrissant un bébé au biberon pour des raisons médicales ou si la mère se distancie.

Le rôle de Mme Brunelle consiste à aider les guépards mâles et femelles à se familiariser, tout en étudiant le comportement de la femelle lorsque celle-ci est prête à s’accoupler. Elle précise que même si les guépards sont un bon match, il n'y a aucune garantie que la femelle accepte les mâles potentiels qui lui sont présentés.

Heureusement, Pendo et Cleo se sont bien entendus, et Jabari et Kumbe ont été sélectionnés afin de suivre une formation spéciale pour qu'ils puissent être des acteurs clés dans la conservation de leur espèce. À présent, les deux frères viennent tout juste d’entamer leur plus grande aventure au Zimbabwe : faire la connaissance de leur nouvelle maison, dans un environnement semi-sauvage, sous les yeux attentifs et vigilants des collaborateurs du SSP.

Transférer Jabari et Kumbe avec succès en Afrique, c'est comme appuyer sur le bouton de réinitialisation de la génétique d'une espèce. Maintenant que les frères commencent à survivre et à s'épanouir dans leur nouvel habitat, ils sont susceptibles de se reproduire et de maintenir une forte lignée génétique.

Entraînement et préparation
Même si Jabari et Kumbe ont tout pour eux du point de vue génétique, ils partagent toujours une caractéristique commune chez les guépards : être des mangeurs difficiles. Si vous ajoutez leur système digestif fragile et leur affinité avec les humains… ce n'est tout simplement pas une recette pour survivre dans la nature.

Une grande partie de la formation et de la préparation avant leur voyage en Afrique consistait à modifier les habitudes alimentaires de Jabari et Kumbe. « Nous devions préparer leur système digestif afin que celui-ci s’habitue à ce que les guépards peuvent trouver dans la nature en Afrique », déclare Mme Garant. « Nous devions donc les nourrir de poulets et de lapins entiers, par exemple. »

Parce que Jabari et Kumbe ont été sélectionnés pour retourner à l’état sauvage, l'interaction humaine doit rester minime. C’est un contraste frappant avec certains de leurs frères, sœurs et cousins qui ont été élevés par des humains. Les guépards sont généralement prêts à être seuls à environ 1,5 an, car la période de maternité moyenne se situe entre 18 et 22 mois.

L’automne dernier, Mme Garant et Mme Brunelle ont supervisé la séparation entre les jeunes guépards et leur mère. Lentement, Jabari et Kumbe ont été sevrés des soins de leur mère comme cela se produit naturellement dans la nature. Ils ont ensuite effectué une série de contrôles vétérinaires finaux afin d’assurer qu'ils étaient prêts et aptes à voyager en Afrique.

Mme Santerre s’est acquittée de la tâche ardue de toute la paperasse impliquée dans la préparation du déménagement au Zimbabwe des deux jeunes guépards. Ayant travaillé au Parc Safari durant les 16 dernières années, Mme Santerre est très impliquée dans les efforts de conservation d'espèces. « Notre objectif avec les guépards, et avec tous nos animaux, est de leur donner la meilleure vie possible », stipule-t-elle. « Étant donné que la migration naturelle des animaux n’existe plus, des problèmes génétiques se posent, donc nous agissons afin de contribuer à maintenir une population en bonne santé. »

En libérant Jabari et Kumbe dans un environnement protégé semi-sauvage, leur lignée génétique peut renforcer le futur pool génomique et finalement aider le guépard à éviter l'extinction. Une fois arrivés en Afrique, les deux guépards ont entamé leur formation de retour à l’état sauvage. « Maintenant arrivés à Imire, Kumbe et Jabari ont fait 60 jours de quarantaine afin de s'habituer à leur nouvel environnement, sous le soleil africain. Ils sont introduits à la chasse graduellement avant d'être relâchés dans une réserve de 4 500 hectares. À cette étape, leur instinct naturel prend le dessus. Ils sont suivis de près et des suppléments leur sont offerts, si nécessaire », explique Mme Santerre.

Au fur et à mesure que leurs gardiens en Afrique élargiront l'espace dans lequel ils pourront librement se déplacer, Jabari et Kumbe apprendront à se défendre et à marquer leur territoire. « Comme il s’agit d’un environnement semi-sauvage, il n’y aura ni lions, ni léopards, ni autres prédateurs », déclare Mme Garant. « Ils ont accès à de petites proies qu’ils peuvent capturer seuls. »

Regarder vers l’avant
Mme Garant et Mme Brunelle disent que les deux guépards - bien qu'ils partagent les mêmes gènes convoités - ont leurs propres caractéristiques distinctes. Jabari est considéré comme un fonceur et ne craint pas la présence des humains. Il est également le plus gros des deux, pesant environ 90 livres. C’est un explorateur et son frère Kumbe n’est jamais loin derrière. Kumbe est plutôt un chat décontracté et joueur, très curieux, qui aime analyser et comprendre tout ce qui se passe autour de lui.

Maintenant qu’il est temps d’assumer la mission de leur vie, Jabari et Kumbe sont prêts. Des couchers de soleil africains et un tout nouveau monde sont au rendez-vous.